Il existe de nombreuses autres éditions postérieures à 1560 non référencées ici :
- Paris, 1566, USTC 89540 ;
- Lyon, 1574, USTC 2550 ;
- Paris, 1575, USTC 5414 ;
- Paris, 1576, USTC 47424 ;
- Paris, 1602, USTC 6016410 ;
- Paris, 1607, USTC 6017652.
Cette liste n'est sans doute pas exhaustive.
Par ailleurs, cette chronique est publiée en annexe des éditions du Recueil des Roys de France du frère homonyme de Jean Du Tillet à partir de 1580, dix ans après leur mort à tous deux. Nous ne consacrons pas de fiches dédiées à ces éditions hors corpus dans la base, mais renvoyons en lien à l'une des numérisations de l'édition de 1580.
Précisons toutefois qu'au vu des exemplaires consultés, issus des différentes éditions connues dans la période traitée par Scripta Manent, La Chronique des Rois de France connaît trois états bien distincts.
- Le premier paraît en 1549 chez Galiot du Pré, fait l'objet de plusieurs rééditions chez le même libraire jusqu'en 1553 ainsi que d'éditions rouennaises, pointées comme pirates malgré leur affichage d'un privilège spécifique, en 1551 et 1552. De ce premier état du texte, une adresse au lecteur liminaire "de l'imprimeur" (Pièce 43113)" semble indiquer qu'il a été diffusé sans l'aval de l'auteur, d'après un manuscrit français composé dans sa jeunesse, qu'il jugeait insatisfaisant. Ce manuscrit devait être en possession de l'imprimeur et du libraire, probablement parce qu'il avait servi de base à la traduction latine condensée que l'on trouve dans le Chronicon de 1539 (voir œuvre liée), publié chez Vascosan, partenaire habituel de Galiot du Pré. "L'imprimeur" l'a sans doute utilisé, tout en faisant croire dans son épître qu'il publiait une traduction du latin, enrichie par un "interpréteur" anonyme : cette allégation, toutefois, paraît peu probable tant le texte ultérieurement publié, notamment sous le nom de Du Tillet (troisième version), est proche de ce premier état - et ce alors même que le latin du Chronicon, très condensé, ne permettait pas à des intervenants distincts d'aboutir à des textes français aussi proches.
- Du deuxième état de l'œuvre, on connaît d'abord - qu'elle soit ou non princeps - une édition publiée à Rouen, chez Jean Du Gort, en 1556, sous un autre titre (Brève narration), avec d'autre liminaires que ceux qui accompagnent le premier état, dont un qui est manifestement de la plume de Du Tillet. Par rapport à la version "Galiot du Pré", on observe de légères variantes et l'ajout de notations complémentaires. L'œuvre paraît toujours anonyme. Il est pour l'heure difficile de savoir s'il s'agit là de la version avouée par Jean Du Tillet, dont l''avis "de l'imprimeur" précédemment mentionné indiquait qu'il travaillait à sa publication, ou si ces variantes de titre, de liminaires et de texte sont le fait de membres de l'atelier Du Gort et visent à dissimuler un second emprunt non autorisé par des Rouennais prenant frauduleusement une des éditions du premier état comme base de travail. L'édition rouennaise de 1556 est elle-même dupliquée par une édition lyonnaise l'année suivante.
- Enfin, à partir de 1580, un troisième état paraît posthume, mais cette fois sous le nom de Jean Du Tillet le jeune (ce qui permet de lui attribuer l'œuvre) : peut-être s'agit-il d'une version plus assumée par son auteur, restée jusque-là inédite, ou bien d'un état qu'il a encore remanié après les publications déjà mieux contrôlées de 1556-1557. Le texte, qui s'arrêtait à la fin du règne de François Ier dans les deux premiers états, est ici prolongé jusqu'en 1550.
Notons enfin que La Chronique des Rois de France, dans tous ses états traités dans Scripta Manent, est toujours associée à deux autres catalogues chronologiques, l'un des Papes, l'autre des Empereurs, pour lesquels nous prenons le parti de ne pas créer de fiches "Œuvre" distinctes. Rien ne nous assure toutefois qu'ils aient été composés par Jean Du Tillet.